ta peau

ce jour où les mots choisiront de ne plus étourdir tout ce qui agite mon crâne devenu trop fébrile. ce jour – là, je crèverai de mes fissures, lézardée de toute part, lacérée jusqu’aux os par de sanglantes tranchées, étourdie par les vides qui me vomiront de leurs mortifères mensonges. ce jour où les mots choisiront de se taire quand dans mon corps tout s’ébruitera dans un boucan d’enfer jusqu’à vouloir devenir poussière. ce jour – là, garde – moi contre toi, juste contre nous, nus. planque nos peaux l’une pour l’autre, laisse – moi me poser en toi m’offrant ton corps comme frontière à l’effondrement. retiens mon vertige dans tes grands bras, ces mêmes bras qui ont déjà aimé, d’autres corps émouvants, d’autres effondrements sûrement, d’autres peaux qui prennent corps toujours, tant tu es beau quand tes bras enlacent, nos membranes en apesanteur, dans une chaleur pudique. instant suspendu, accroché à l’azur de tes yeux, ma lueur. tu le sais, tu ne seras pas mon sauveur, seulement ce témoin de mes irrationnelles turpitudes. celles que peu connaissent tant elles effraient par leur profondeur qu’il m’est rare de laisser quiconque les vivre avec moi. tu as lu ma solitude avant même que je ne te la susurre. là, quelque part entre deux mondes, tu m’as prise dans tes bras. tu as su sans comprendre, faire parler mes silences pour que je ne veuille pas vouloir crever encor …

#lesmotsdecello

v.f®️iess

cello muse _ restaurant l’orgelstubb